dimanche 8 août 2010

Elles se mobilisent contre les violences conjugales envers les hommes

Contre la violence envers les hommes
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Valenciennes/actualite/Autour_de_Valenciennes/Le_Denaisis/2010/08/05/article_elles-se-mobilisent-contre-les-violences.shtml

En lançant un appel pour un local accueillant les femmes et enfants battus, l'association Entre Femmes, née au faubourg Duchateau, ne s'attendait pas à être contactée par des hommes victimes de violences conjugales.
Ils déplorent notamment que les policiers préfèrent croire leur conjointe, qui les a appelés en se prétendant victime. Entre femmes tend donc la main à ces hommes, qui ont d'abord besoin d'une écoute. (PAR ANNE-GAËLLE BESSE)

denain@lavoixdunord.fr
À l'espace Descartes, le lundi, le local de l'association « Entre Femmes » est plus habitué aux bruits de machines à coudre et aux confidences défouloir sur les hommes. C'est pourquoi Houria Selama est tombée des nues : après l'article où l'association qu'elle préside faisait part de son désir de trouver un local pour les femmes et les enfants battus (notre édition du 23 juin), ce sont des hommes qui l'ont appelée.

« Sous couvert d'anonymat », ils ont raconté les violences que leur faisaient subir leurs conjointes. « Ce sont des jeunes papas qui vivent avec des hystériques », lance-t-elle sans s'embarrasser de précautions oratoires. C'est souvent la même histoire qui revient : « Ce sont des femmes qui se sont retrouvées en France parce qu'elles avaient épousé de jeunes papas issus de la 3e génération d'immigration maghrébine. Elles croient que tout leur est permis.

Nous avons assisté à des scènes de ménage très violentes. » Et les conjointes appellent la police, se disant victimes de violences conjugales. Les forces de l'ordre sont de plus en plus sensibilisées à ce problème : en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. « Il devrait y avoir des enquêtes plus approfondies avant de mettre de jeunes pères en garde à vue. Il faut arrêter de dire que ces femmes sont malheureuses : d'accord, elles viennent d'arriver, mais elles gèrent tout dans le ménage, c'est elles qui ont la carte bleue. » Houria Selama cite l'exemple d'un homme que sa femme a mis dehors une semaine entière, sans un sou. « Les épouses soumises des fondamentalistes musulmans, c'est seulement à la télévision, prévient-elle. Je connais des femmes voilées qui sont toujours avec leur mari, mais qui décident de tout dans le foyer. » Choquée, l'énergique présidente de l'association a donc décidé de proposer son aide à ces conjoints en difficulté. « Bien sûr qu'il faut porter plainte, mais nous, nous proposons d'abord de venir parler, car c'est très difficile, pour un homme, de dire qu'il se fait battre par sa femme. »

C'est pourquoi l'association a décidé d'ouvrir ses portes aux hommes, le lundi, lors du rendez-vous réservé habituellement aux femmes. •
Le local d'Entre Femmes se trouve à l'espace Descartes, au 1er étage dans l'école désaffectée du faubourg Duchateau. Ouvert le lundi de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h. Renseignements complémentaires Tél : 06 10 09 36 21.